Comment soulager une infection urinaire ?
On estime que 40% des femmes développent à un moment donné de leur vie une infection urinaire, faisant de cette pathologie, et notamment de la cystite, une infection très courante. Dès lors, comment soulager une infection urinaire ?
Les traitements comprennent les antibiotiques, la modification de l’hygiène de vie, la prise de médicaments contre la douleur et plus rarement, une chirurgie en cas d’infections urinaires graves récidivantes.
On fait le point sur le traitement de l’infection urinaire, les traitements naturels et les médicaments qui peuvent soulager la douleur.
Symptômes urinaires ?
- Comment soulager une infection urinaire ?
- Comment soulager une infection urinaire sans antibiotique ?
- Combien de temps dure une infection urinaire sous antibiotique ?
- Comment soulager une infection urinaire en pleine nuit ?
- Comment attrape-t-on une infection urinaire ?
- Les points essentiels pour soulager une infection urinaire
Comment soulager une infection urinaire ?
La plupart du temps, une infection urinaire non compliquée, bien que douloureuse, disparaît généralement spontanément et sans traitement chez environ 20% des femmes. Le fait de bien s’hydrater, boire beaucoup d’eau, améliore aussi souvent les symptômes de la cystite.
Malgré tout, le traitement de la cystite de première intention nécessite souvent la prise d’un antibiotique. Selon les femmes et leur situation, la durée du traitement varie de 3 jours à 6 semaines.
Généralement, les médecins recommandent un traitement sur plusieurs jours, même s’ils peuvent parfois envisager une monothérapie (usage d’un antibiotique par voie orale en dose unique).
Face à la résistance croissante d’Escherichia Coli (principal germe identifié dans la survenue des infections urinaires) à certains antibiotiques (fluoroquinolones), qui peut varier selon les pays et les régions, le choix du traitement devra faire l’objet d’une évaluation médicale adéquate.
On réalise parfois un antibiogramme afin de mesurer le taux de résistance à certains antibiotiques ; lorsque le taux de résistance est supérieur à 50%, les médecins utilisent un autre médicament.
Enfin, des médicaments contre la douleur (analgésiques) peuvent être utilisés, comme du paracétamol.
L’emploi des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS, tels que l’aspirine ou l’ibuprofène) est généralement contre-indiqué, car ils peuvent augmenter le risque d’infection urinaire grave.
Comment soulager une infection urinaire : les antibiotiques de premier choix
- Le triméthoprime/sulfaméthoxazole (cotrimoxazole) est un traitement efficace, généralement suivi pendant 3 jours. Malgré tout, les taux de résistance à cet antibiotique sont aussi élevés. Les médecins ne doivent pas le prescrire lorsque la résistance locale est supérieure à 20% ;
- Lorsque le traitement dure plusieurs jours, les céphalosporines de première génération offrent de bons résultats ;
- En cas d’infection urinaire non compliquée, la nitrofurantoïne est également un bon choix, mais elle est non bactéricide ; elle ne tue pas les bactéries. Son utilisation doit être comprise entre 5 à 7 jours ;
- Les fluoroquinolones, malgré leur résistance élevée à Escherichia coli, sont souvent utilisés par les médecins en cas d’infection compliquée, et chez l’homme, en cas d’infection de la prostate. Ces antibiotiques présentent en effet des niveaux de pénétration tissulaire intéressants, particulièrement dans la prostate. La FDA (Food and Drug Administration) a mis à jour de nouvelles précautions concernant les effets secondaires des fluoroquinolones ;
- Un autre traitement est également possible en cas d’infection urinaire non compliquée causée par E. coli, il s’agit de la fosfomycine. Il peut être intéressant d’utiliser en appoint de la phénazopyridine quelques jours, afin de soulager davantage la douleur.
L’importance de l’hygiène de vie
En premier lieu, il est important de rappeler les mesures préventives simples favorisant une bonne hygiène et l’équilibre de la flore vaginale. L’utilisation de la vitamine C comme acidifiant urinaire peut être intéressante.
Les rapports sexuels étant un facteur de risque d’infection urinaire chez la femme, des mesures de précautions peuvent être prises.
De plus, l’utilisation d’un antibiotique prophylactique (qui prévient la maladie) est parfois justifiée, lorsque les infections urinaires sont récidivantes et sévères. S’agissant des mesures concernant l’hygiène de vie, les médecins peuvent recommander :
- Bien s’hydrater ;
- Ne pas se retenir d’uriner ;
- Uriner tout de suite après les rapports sexuels ;
- Ne pas utiliser de spermicides ;
- Les bains sont déconseillés, en particulier avec un ajout de bains moussants ou de shampoing ;
- Éviter les toilettes vaginales excessives (ne surtout pas se laver l’intérieur du vagin ; ne pas faire de “douche vaginale”) ;
- Éviter l’emploi de savons basiques ;
- Ne pas porter de vêtements “occlusifs” (trop près du corps).
Malgré tout, ces conseils ne sont pas efficaces chez tous les patients ; aucune étude n’a par ailleurs démontré d’association évidente entre les infections urinaires chroniques (récidivantes) et les habitudes de vie.
Prévention et antibioprophylaxie
L’infection urinaire est l’une des principales causes de prescription d’antibiotiques ; souvent , ils sont nécessaires. Après avoir rappelé les bonnes mesures d’hygiène et certains gestes, les médecins peuvent prescrire :
- Un traitement antibiotique contre E. coli peut être proposé ; l’antibiotique doit être choisi en fonction des profils locaux de résistance. La prescription de D-mannose n’est pas recommandée par l’Association européenne d’urologie (EAU). De même, l’utilisation de jus de canneberge n’est plus recommandée, en l’absence de de preuves scientifiques ; même si cela peut parfois aider à améliorer la situation chez certaines femmes ;
- En second lieu, une antibioprophylaxie par cotrimoxazole ou nitrofurantoïne peut être envisagée en prévention, lorsque les infections urinaires sont fréquentes. Ce traitement peut être débuté dès l’apparition des symptômes, juste après le rapport sexuel ou en continu. L’utilisation de la nitrofurantoïne au long terme doit néanmoins faire l’objet d’une vigilance particulière, en raison de rares complications hépatiques et pulmonaires sévères. Le traitement prophylactique dure généralement de 6 à 12 mois.
Chez l’homme, l’infection urinaire est assez rare. Lorsqu’elle se produit, les médecins doivent écarter une cause mécanique, comme une anomalie des voies urinaires ou un trouble obstructif empêchant la bonne vidange des urines.
La prostatite bactérienne est par ailleurs la principale cause des infections urinaires récidivantes chez l’homme.
Une cystoscopie (ou une imagerie des voies urinaires) peut notamment être réalisée afin d’exclure une cause anatomique ou fonctionnelle, et selon les patients, la présence d’une lithiase ou d’une tumeur.
Dernièrement, une crème vaginale à base d’œstrogènes peut être appliquée deux fois par semaine chez les femmes ménopausées présentant une vaginite atrophique.
Comment soulager une infection urinaire sans antibiotique ?
En plus de la modification de l’hygiène de vie, les médecins peuvent recommander des modifications du régime alimentaire et des exercices de rééducation de la vessie. Concernant l’alimentation, les personnes atteintes d’une infection urinaire doivent éviter :
- Les aliments épicés ;
- Les aliments à teneur élevée en potassium, qui peuvent irriter la vessie ;
- Le tabac ;
- L’alcool, le café.
On trouve beaucoup de remèdes sur internet, de produits naturels, huiles essentielles, remède à base de bicarbonate, dont les bienfaits sont vantés pour le traitement naturel de l’infection urinaire ; peu de preuves scientifiques existent à ce jour, même pour le jus de canneberge (ou cranberry).
Il est également recommandé de diminuer les sources de stress et d’anxiété, dans la mesure du possible.
De plus, certains exercices des muscles pelviens (exercices de Kegel, par exemple) pratiqués avec biofeedback peuvent se montrer intéressants pour mieux contrôler la miction.
En effet, l’infection urinaire s’accompagne parfois d’autres symptômes que la dysurie (douleur mictionnelle), tels qu’une pollakiurie (envie fréquente d’uriner) ou une urgenturie (besoin soudain, impérieux, d’uriner).
Elle peut aussi être à l’origine d’une incontinence chez les femmes âgées ou de gouttes retardataires (mauvaise vidange de la vessie).
Des exercices de rééducation des différents muscles pelviens peuvent donc s’avérer utiles chez certains patients.
L’entraînement de la vessie pour mieux contrôler la miction
Parfois, l’infection urinaire est étroitement liée à une mauvaise vidange des urines, conduisant à une colonisation bactérienne de l’urètre et/ou de la vessie. Certains médecins recommandent donc à leurs patients de modifier leurs habitudes de miction.
L’entraînement de la vessie est une thérapie visant à suivre un programme fixe de miction toutes les 2 ou 3 heures. Le but de cette technique est de supprimer le caractère urgent des mictions, par exemple en essayant de respirer profondément ou en se relaxant.
Au fur et à mesure, les patients seront capables d’allonger l’intervalle entre les mictions.
Dernièrement, certains médecins essaient parfois de diminuer l’impériosité de la miction et la douleur en stimulant les nerfs (racines nerveuses) provenant de la moelle épinière et qui contrôlent la vessie.
Généralement, les médecins associent ces différents traitements, en plus d’une thérapie médicamenteuse.
Combien de temps dure une infection urinaire sous antibiotique ?
Toutes les infections urinaires bactériennes doivent être traitées à l’aide des antibiotiques. Les antibiotiques mettent généralement 48 heures à faire effet. Par ailleurs, plusieurs critères influencent le choix de l’antibiotique :
- La présence d’allergies ou une contre-indication à un antibiotique ;
- Le choix du patient ;
- Les profils de résistance locaux ;
- Le coût et la disponibilité des antibiotiques ;
- La tolérance du patient ;
- Le risque d’échec du traitement.
Par ailleurs, la mise en culture d’urine et un antibiogramme peuvent être utiles pour choisir l’antibiotique le plus efficace selon l’agent pathogène identifié dans les urines.
De manière générale, le traitement antibiotique est de minimum 3 jours ; généralement il est poursuivi pendant 7 jours et peut être prolongé chez les personnes dont l’infection est compliquée.
Un traitement antibiotique en dose unique est également envisageable, selon les cas.
Comment soulager une infection urinaire en pleine nuit ?
Lorsque l’infection urinaire se manifeste la nuit, certaines personnes peuvent avoir besoin de prendre des médicaments analgésiques pour soulager la douleur et les brûlures.
Les médecins ne prescrivent plus d’anti-inflammatoires, en raison de l’augmentation du nombre de cas de complications.
Donc, généralement, les médicaments antidouleurs prescrits sont :
- Le paracétamol ;
- Des dérivés de la morphine ;
- Certains antidépresseurs : il peuvent permettre à la vessie de se détendre et réduire la douleur ;
- Les antihistaminiques peuvent parfois calmer la caractère urgent des mictions ;
- Les antispasmodiques, anticonvulsants ou relaxants musculaires peuvent être utiles pour détendre la vessie et réduire la douleur ;
- Du pentosane par voie orale afin que la paroi vésicale guérisse. Les médecins peuvent également utiliser une solution de pentosane à introduire dans la vessie, à l’aide d’un cathéter ;
- Les immunosuppresseurs.
Malgré tout, le traitement de première intention repose sur les antibiotiques.
Comment attrape-t-on une infection urinaire ?
Habituellement, les voies urinaires reliant le méat urétral aux reins sont résistantes à une colonisation bactérienne et stériles, malgré la présence fréquente de bactéries intestinales à l’extrémité de l’urètre.
Le principal mécanisme de défense contre les infections urinaires est la vidange complète de la vessie lors de la miction.
Cela permet aux bactéries de ne pas proliférer à l’intérieur de la vessie et/ou de l’urètre. D’autres mécanismes entre en jeu, parmi lesquels :
- L’acidité des urines. Les médecins conseillent parfois de consommer des boissons citronnées lors d’épisode de cystite ;
- Le reflux vésico-urétéral : il s’agit du passage de l’urine à contre-courant dans l’uretère et le rein (voies urinaires supérieures) ;
- Diverses muqueuses et barrières immunologiques.
Donc, l’infection urinaire est généralement liée à une défaillance de ces mécanismes. Dans près de 95% des cas, la cause de l’infection urinaire est due à une colonisation des bactéries qui remontent l’urètre vers la vessie.
Ainsi, dans 75 à 95% des cas, c’est la bactérie Escherichia Coli qui est à l’origine des infections urinaires. On peut également retrouver d’autres entérobactéries :
- Klebsiella ;
- Proteus mirabilis ;
- Pseudomonas aeruginosa ;
- Staphylococcus (dans 5 à 10% des infections urinaires bactériennes) ;
- Moins souvent, Enterococcus faecalis (streptocoques du groupe D) et Streptococcus agalactiae (groupe B).
Pour davantage d’informations, consultez notre article : quelles sont les causes des infections urinaires ?
Les facteurs de risque de l’infection urinaire
Chez la femme, le risque d’infection urinaire comprend les facteurs suivants :
- Les rapports sexuels ;
- La prise d’antibiotiques ;
- L’utilisation de spermicides (même sur les préservatifs) et d’un diaphragme ;
- Le fait d’avoir de nombreux partenaires sexuels ;
- Des antécédents d’infection urinaire ;
- Un premier épisode d’infection urinaire à un âge précoce.
Chez l’homme, les facteurs de risque de l’infection urinaire sont les suivants :
- Chez l’homme de plus de 50 ans, une hyperplasie de la prostate avec une obstruction des voies urinaires ;
- Toute autre anomalie provoquant une obstruction des voies urinaires (rétrécissement de l’urètre (sténose urétrale), cancer de la prostate) ;
- Des antécédents récents d’intervention chirurgicale urologique, comme une cystoscopie ;
- Des anomalies structurelles de la vessie ou de l’appareil urinaire ;
- Une lésion de la moelle épinière ;
- Des troubles neurologiques perturbant la miction normale ;
- Une incontinence urinaire ou fécale ;
- Des troubles cognitifs.
Concernant la prise d’antibiotique et les spermicides chez la femme, l’augmentation du risque est probablement lié à la modification de la flore vaginale, provoquant une prolifération du germe Escherichia coli.
De même, l’incontinence fécale entraîne une contamination du périnée souvent responsable d’une infection urinaire.
La vidange de la vessie et l’écoulement des urines peuvent également être altérées lors de la grossesse, en cas de dysfonctionnement neurogène, de prolapsus utérin ou encore un obstacle prostatique.
Les points essentiels pour soulager une infection urinaire
Les infections urinaires sont très fréquentes chez la femme et constituent l’un des principaux motifs de prescription d’antibiotiques. La prévention de l’infection urinaire est donc un réel enjeu de santé.
Lorsqu’une infection urinaire est diagnostiquée par un médecin généraliste, plusieurs recommandations peuvent être appliquées (pendant ou après guérison pour prévenir le risque de rechute) :
- Boire beaucoup d’eau ;
- Uriner juste après les rapports sexuels : cela favoriserait l’élimination des bactéries de la vessie ;
- En cas d’infections urinaires récurrentes (chroniques) chez la femme, les médecins peuvent prescrire un traitement prophylactique (qui prévient la maladie) ;
- Boire du jus de canneberge et consommer des probiotiques pourraient soulager l’infection urinaire et réduire la fréquence et l’intensité des symptômes chez certaines femmes. Malgré tout, aucune étude de grande ampleur n’a été menée.
Généralement, la cystite chez la femme se soigne bien. La cystite chez l’homme est souvent plus compliquée, bien que rare. Après un traitement antibiotique, la durée des symptômes est généralement de 2 à 4 jours.
Cystite : 30% de récidive chez les femmes
Malheureusement, les récidives des cystites concernent 30% des femmes ; de rares complications peuvent survenir chez le patient âgé, notamment en cas de calculs rénaux.
Plusieurs autres facteurs comme le diabète, une tumeur, la chimiothérapie ou la présence d’un cathéter dans la vessie peuvent accroître le risque de récidive.
Dans tous les cas, nous vous conseillons de consulter un médecin dès lors que vous souffrez de douleurs et de symptômes urinaires.
La consultation en ligne sur Feeli assure une prise en charge sans RDV et en moins de deux heures. Si nécessaire, le médecin pourra établir une ordonnance en vue d’un traitement.
Prenez soin de votre santé !
Symptômes urinaires ?