Cystite de l’homme : causes, durée, antibiotiques, contagion
La cystite chez l’homme est moins courante que chez la femme, mais elle existe. De fait, on parle rarement de cystite chez l’homme, mais plus généralement d’infection urinaire ; les médecins pouvaient également parler de prostatite.
En fait, la cystite est causée par une colonisation bactérienne de l’urètre ou de la vessie : des germes anormalement présents (ou présents naturellement, mais en trop grand nombre) dans l’appareil urinaire sont à l’origine d’une infection.
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- Cystite chez l’homme : différencier les infections urinaires simples et compliquées
- Quels sont les causes de la cystite chez l’a femme l’homme ?
- Quels sont les symptômes de la cystite ?
- Comment diagnostiquer une cystite chez l’homme ?
- Comment soigner une cystite masculine ?
- Comment soigner une cystite chez la femme ?
- Cystite chez l’homme : les points essentiels
Cystite chez l’homme : différencier les infections urinaires simples et compliquées
On distingue 3 sortes d’infections urinaires :
- La cystite simple (ou infection urinaire simple) : elle survient chez des patients qui ne présentent aucun risque de complication ;
- La cystite à risque de complication (ou infection urinaire compliquée).
- La cystite grave (ou infection urinaire grave).
Les cystites compliquées concernent les patients qui présentent au moins l’un des facteurs de risque suivants :
- Des anomalies fonctionnelles ou organiques de l’appareil urinaire : tumeur, résidu vésical, lithiase, reflux…
- La grossesse (voir, cystite chez la femme) ;
- Les patients âgés de plus de 75 ans ou de plus de 65 ans, mais qui présentent des critères de fragilité ; faible vitesse de marche, perte de poids involontaire durant la dernière année, faible endurance, une activité physique réduite, une sensation de fatigue ou de faiblesse générale ;
- Une insuffisance rénale chronique et sévère ;
- Une immunodépression grave ;
S’agissant des infections urinaires graves, elles concernent :
- Les pyélonéphrites aiguës (PNA) : la pyélonéphrite est une infection urinaire allant du rein à la vessie ;
- Les infections urinaires masculines accompagnées :
- D’un sepsis (septicémie) grave, comme une infection du sang ;
- D’un choc septique : un trouble grave provoquant une baisse de la tension artérielle ;
- Ou d’une indication de drainage chirurgical ou d’une intervention, pouvant aggraver le sepsis lors de la période qui entoure l’opération chirurgicale.
Quels sont les causes de la cystite chez l’homme ?
L’appareil urinaire est physiologiquement stérile, en dehors de l’urètre où des germes sont naturellement présents. En cas d’infection urinaire, dans la grande majorité des cas, des bactéries remontent vers la vessie, à partir de la flore urétrale (ou anale).
Les infections urinaires sont par ailleurs le deuxième site d’infection bactérienne, après les infections touchant les bronches et les poumons. Elles sont particulièrement fréquentes chez la femme, probablement du fait que l’urètre féminine est moins longue.
Si le principal lieu de l’infection est la vessie, l’infection urinaire peut aussi se retrouver dans différents autres endroits (urètre et prostate).
De plus, la cystite chez l’homme est favorisée par l’existence d’un obstacle à l’intérieur de l’urètre, pouvant être à l’origine d’une mauvaise vidange des urines. Plusieurs maladies aggravent donc le risque d’infection urinaire :
- Une hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) : il s’agit de l’augmentation de la taille de la prostate ;
- Une sténose urétral : un rétrécissement de l’urètre, gênant l’évacuation des urines ;
- Ou encore un cancer de la prostate.
Pour davantage d’informations, consultez notre article sur les causes de l’infection urinaire.
Escherichia coli, la bactérie à l’origine des cystites dans 70 à 90% des cas
Lors d’un épisode de cystite, les médecins identifient dans 60 à 80% des cas la bactérie Escherichia coli.
On retrouve ce germe dans 70 à 95% des cystites simples (sans risque de complication) et dans 85 à 90% des pyélonéphrites aiguës. Par ailleurs, les médecins ont remarqué depuis plusieurs années une résistance croissante et préoccupante d’Escherichia coli aux antibiotiques :
- Une résistance de 45% à l’amoxicilline ;
- De 30% au cotrimoxazole : il s’agit d’une association d’antibiotiques (triméthoprime-sulfaméthoxazole) ;
- De 10 à 25% aux fluoroquinolones : cette estimation est très variable d’une région à l’autre.
S’agissant des autres germes fréquemment retrouvés et responsables des cystites, nous pouvons citer :
- Les entérocoques ;
- Les staphylocoques ;
- Et les pseudomonas.
Quels sont les symptômes de la cystite ?
Les symptômes d’une infection urinaire sont plus ou moins les mêmes chez l’homme et la femme :
- Des brûlures mictionnelles ;
- Une dysurie : des douleurs lors de la miction (le fait d’uriner) ;
- Une pollakiurie : une envie fréquente d’uriner ;
- Une urine trouble, parfois même avec la présence de globules rouges (hématurie ou présence de sang dans les urines) ;
- Des douleurs pelviennes, rectales ou urétrales, parfois indépendantes de la miction ;
- Parfois des douleurs lombaires ;
- Plus rarement, des maux de tête (céphalées), des douleurs articulaires ou des symptômes pseudo-grippaux (voir, vaccin contre la grippe) ;
- Une prostate douloureuse au toucher rectal, qui a augmenté de volume ;
- En cas d’atteinte du rein ou de la prostate :
- De la fièvre ;
- Des frissons.
Comment diagnostiquer une cystite chez l’homme ?
Généralement, les symptômes cliniques de la cystite sont assez évocateurs et suffisent au diagnostic.
En cas de doute, le médecin peut utiliser une bandelette urinaire (BU), afin de détecter des leucocytes et des nitrites. Il est important :
- De respecter une méthodologie stricte : les bandelettes ne doivent pas être périmées, l’urine doit être fraîche et un temps de lecture doit être respecté avant l’interprétation du test ;
- Chez la femme qui présente des symptômes urinaires : l’absence de leucocytes et de nitrites permet d’exclure le diagnostic de la cystite (dans 95% des cas), en l’absence d’immunodépression grave ;
- Lorsque la bandelette urinaire est négative, le médecin doit rechercher une autre pathologie ;
- Chez l’homme, une bandelette urinaire positive pour les nitrites et/ou les leucocytes offre un diagnostic sûr de la cystite dans 90% des cas ;
Malgré tout, une bandelette urinaire négative n’exclut pas totalement la possibilité d’une infection urinaire.
En effet, certains germes responsables des infections urinaires sont dépourvus de nitrites ou de leucocytes. De plus, un régime alimentaire riche en vitamine C ou pauvre en légumes peut également perturber le résultat du test.
L’examen cytobactériologique des urines
L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) nécessite d’être réalisé dans des conditions parfaites d’hygiène (toilette antiseptique).
Dans l’idéal, l’échantillon d’urines doit immédiatement être analysé en laboratoire ; il peut néanmoins être conservé au maximum 12 heures à 4°C.
L’ECBU comprend :
- Un examen direct ;
- Une mise en culture ;
- Et un antibiogramme.
Chez la femme atteinte d’une cystite, mais dont l’ECBU ne révèle aucun nitrite, la piste d’un diagnostic bactériologique vers un staphylocoque doit être évoquée.
Si la bandelette urinaire révèle la présence d’une leucocyturie sans germe, il faudra rechercher :
- Une infection urinaire provoquée par une antibiothérapie ;
- Une urétrite ;
- Un syndrome de la vessie douloureuse (cystite interstitielle) ;
- Une vaginite ;
- Un syndrome prémenstruel ;
- Une tuberculose urogénitale ;
- Un corps étranger dans l’appareil urinaire (endoprothèse, calcul…).
Comment soigner une cystite masculine ?
Pour les infections urinaires masculines, il est primordial d’écarter le risque d’infection de la prostate.
Il faudra donc prendre en compte ce risque dans le choix des antibiotiques et la durée du traitement ; un bilan urologique pourra être recommandé par le médecin.
Il existe également des conseils médicaux généraux pour soulager une infection urinaire.
Les principales complications d’une infection urinaire chez l’homme concernent :
- Une épididymite aiguë ;
- Parfois un abcès scrotal ;
- Une rétention d’urine ;
- En cas de symptômes persistants plus de 48 heures, malgré l’antibiothérapie : un abcès prostatique ;
- Un sepsis grave et parfois même, un choc septique, pouvant engager le pronostic ;
- Le risque que les infections urinaires deviennent chroniques.
Diagnostic de l’infection urinaire de l’homme (cystite)
Généralement, le test de la bandelette urinaire offre peu d’intérêt. Le diagnostic repose en effet sur les symptômes cliniques.
Un ECBU (prélevé avant l’antibiothérapie) est souvent recommandé, afin de mettre en lumière la présence de leucocytes et/ou de nitrites urinaires.
Une échographie des voies urinaires est réalisée d’urgence, lorsque le médecin suspecte un résidu post-mictionnel à l’intérieur de l’urètre.
Cette échographie est encore plus nécessaire, lorsque le patient évoque des douleurs lombaires, une rétention d’urine ou en cas d’antécédents graves (sepsis, calcul urinaire, etc.).
Le traitement antibiotique de la cystite chez l’homme
Il est généralement recommandé d’attendre les résultats de l’ECBU afin d’adapter l’antibiothérapie. Le traitement de l’infection urinaire masculine repose le plus souvent sur les fluoroquinolones (voir, Comment soigner une infection urinaire).
Le cotrimoxazole (triméthoprime-sulfaméthoxazole) est une alternative possible aux fluoroquinolones, de fait de sa diffusion prostatique élevée, mais n’est pas recommandé en l’absence d’ECBU, notamment du fait des résistances de ces antibiotiques en France.
La durée du traitement est de minimum 14 jours, pour les cystites traitées par fluoroquinolones ou par cotrimoxazole. Une durée de traitement de 21 jours peut être envisagée, en cas :
- En cas de troubles urinaires précisément l’infection, ou lorsque l’infection ne régresse pas sous traitement antibiotique ;
- En présence de facteurs de risque de complication : immunosuppression, lithiase urinaire…
- Lorsque le traitement de première intention ne repose pas sur les fluoroquinolones ou le cotrimoxazole.
Le traitement urologique de l’infection urinaire
En cas de rétention aiguë d’urine, plusieurs gestes et traitements sont recommandés :
- Un drainage des urines, à l’aide d’un cathéter sus-pubien. Ce drainage chirurgical doit être discuté, en cas de complication malgré une antibiothérapie adaptée ;
- Le traitement des symptômes à l’aide de médicaments : antalgiques, alpha-bloquants en cas de dysurie ou antipyrétiques) ;
- En cas d’abcès prostatique : seuls les antibiotiques sont efficaces.
Dernièrement, une biopsie de la prostate peut être réalisée. Lorsqu’elle met en lumière une prostatite aiguë, il s’agit d’une urgence médicale, pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Il est donc impératif d’agir vite : une hospitalisation en urgence est nécessaire.
Lorsque l’infection urinaire évolue de manière défavorable, et notamment en présence d’une fièvre persistante au-delà de 72 heures, malgré le traitement par antibiotiques, les médecins conseillent :
- De rechercher une complication (abcès prostatique, par exemple) à l’aide de l’imagerie médicale : soit par IRM, une échographie, ou encore par voie endorectale lorsque c’est possible ;
- La réalisation d’un ECBU pendant le traitement par antibiotique et/ou les hémocultures (analyses sanguines).
En cas de première infection urinaire masculine aiguë, une anomalie anatomique et/ou fonctionnelle des voies urinaires doit être suspectée :
- Une dysurie : difficulté à uriner ;
- Une nycturie : envie fréquente d’uriner la nuit ;
- La pollakiurie : l’envie fréquente d’uriner ;
- Une anomalie au toucher rectal ;
- Une urgenturie : caractère urgent des mictions ;
- Une diminution de la force du jet urinaire.
En cas de second épisode de cystite ou lorsqu’une anomalie est suspectée après 50 ans, la consultation d’un urologue s’avère nécessaire, afin de réaliser une échographie des voies urinaires et une débitmétrie urinaire.
Comment soigner une cystite chez la femme ?
Le traitement de la cystite dépend des risques de complications de chaque situation. Une antibiothérapie sera envisagée selon son efficacité et sa tolérance chez le patient. Le risque de résistance aux antibiotiques varient en effet d’un pays à l’autre.
Les médecins sont donc tenus de connaître les données épidémiques de la résistance à l’antibiothérapie selon les zones où ils exercent. La colonisation bactérienne en lien avec la cystite correspond à la présence d’un microorganisme dans les urines.
Le traitement de la cystite simple
Généralement, les symptômes cliniques sont suffisants pour établir le diagnostic d’une cystite sans risque de complication. L’ECBU n’est donc pas nécessaire, même si la bandelette urinaire peut être utilisée pour orienter le diagnostic. Il est par ailleurs fréquent que la cystite guérisse spontanément, même en l’absence de traitement (voir aussi, comment soigner une cystite ?).
Lorsque l’antibiothérapie est nécessaire, le traitement de première intention repose sur :
- La fosfomycine-trométamol en dose unique : cet antibiotique présente l’intérêt d’être bien toléré et d’avoir une résistance très rare aux autres antibiotiques : il préserve leur efficacité ;
- Le pivmecillinam : le traitement est de 5 jours ;
- Le traitement de derniers recours : soit la fluoroquinolone en dose unique, ou alors de la nitrofurantoïne pendant 5 jours.
Il n’est pas nécessaire de réaliser une BU ou un ECBU de contrôle pour vérifier la guérison de la maladie. En cas d’évolution défavorable (persistance des symptômes après 3 jours) ou de récidive rapide, un autre ECBU pourra être demandé par le médecin.
Le traitement de la cystite aiguë compliquée
Ces cystites présentent au moins un facteur de risque de complication. Il est donc nécessaire de réaliser systématiquement un ECBU. L’objectif thérapeutique est d’éviter au maximum l’antibiothérapie de première intention, afin de prescrire un traitement directement adapté à l’antibiogramme.
En l’absence d’antibiogramme et de l’identification précise du germe responsable de la cystite, l’antibiothérapie de première intention repose sur la nitrofurantoïne. En seconde intention, de la fluoroquinolone peut être utilisée ou du céfixime.
La durée de l’antibiothérapie est de 7 jours pour la nitrofurantoïne et le céfixime, et de 5 jours pour les fluoroquinolones.
Le traitement de la cystite aiguë récidivante
On parle de cystite récidivante lorsqu’au moins 4 épisodes de cystite interviennent au cours de la même année. Certains facteurs favorisants sont observés :
- La déshydratation ;
- Les relations sexuelles ;
- La constipation ;
- Les mictions rares ;
- La ménopause.
Il est toutefois très rare de remarquer des anomalies urologiques chez l’homme ou gynécologique chez la femme. La prise en charge médicale sera multidisciplinaire, en ayant recours à différents professionnels de la santé : infectiologues, urologues, radiologues, gynécologues et médecins généralistes.
Cystite chez l’homme : les points essentiels
La cystite, bien que plus fréquente chez les femmes, peut aussi toucher les hommes. Il s’agit d’une inflammation non infectieuse de la vessie, pouvant entraîner des symptômes urinaires et des douleurs.
Le diagnostic de la cystite est à différencier d’autres infections urinaires, notamment chez l’homme : une maladie pelvienne inflammatoire, une urétrite ou encore une prostatite. Des examens peuvent être réalisés, comme le test de la bandelette urinaire ou un examen cytobactériologique des urines (ECBU).
Généralement, les symptômes régressent dans 90% des cas, avec la mise en place d’un traitement adapté, souvent après avoir réalisé un antibiogramme.
Le traitement de première intention est généralement l’antibiothérapie, mais d’autres médicaments peuvent être utiles afin de réduire l’intensité des symptômes. La chirurgie est utilisée en dernier recours.
En cas de doute ou de symptômes urinaires, n’oubliez pas que la consultation en ligne vous offre un diagnostic rapide et la mise en place d’un traitement adapté.
Besoin d’un avis médical ?