Les symptômes de l’intoxication alimentaire comprennent de nombreux troubles gastriques similaires à la gastro-entérite ou à l’indigestion.

Généralement causée par l’ingestion d’une toxine contenue dans une plante, un champignon ou un aliment d’origine animale (poissons, viande, crustacés, mollusques, etc.), l’intoxication alimentaire peut être à l’origine d’une diarrhée, de nausées et de vomissements ; plus rarement de convulsions ou de paralysie musculaire et respiratoire.

On vous explique comment reconnaître les symptômes de l’intoxication alimentaire et quand consulter. 

1. Quels sont les symptômes de l’intoxication alimentaire ?
2. Combien de temps dure l’intoxication alimentaire ?
3. Quels sont les traitements de l’intoxication alimentaire ?
4. Que faut-il manger après une intoxication alimentaire ?
5. Les points essentiels : reconnaître les signes de l’intoxication

Quels sont les symptômes de l’intoxication alimentaire ?

Les symptômes de l’intoxication peuvent faire penser à de nombreux troubles causés par la gastro-entérite, du fait de l’apparition soudaine des vomissements et de la diarrhée (lire également, quels sont les symptômes de la gastro. 

Dans le cadre de la gastro-entérite, seule l’infection causée par une toxine ingérée peut être considérée comme une intoxication alimentaire.

De manière générale, c’est l’inflammation du tube digestif qui cause les symptômes gastriques.

Parfois, les vomissements et la diarrhée sont donc causés par une gastro-entérite mais les personnes désignent ces troubles par l’expression générale “intoxication alimentaire”.

Malgré tout, la plupart des diarrhées et des vomissements sont provoqués par une infection digestive, causée par une bactérie, un virus ou des parasites (lire aussi qu’est-ce que la tourista).

Pour être considérée comme une intoxication alimentaire, les aliments doivent être contaminés par des bactéries (staphylocoque, Escherichia coli, salmonella, etc.)  qui produisent une toxine.

De plus, de nombreux champignons, fruits de mer ou de nombreuses plantes toxiques contiennent naturellement des toxines, pouvant affecter le tube digestif ou d’autres organes.

Les symptômes de l’intoxication par les poissons et les fruits de mer

Les poissons, les fruits de mer et les mollusques sont très souvent à l’origine de l’intoxication alimentaire. Parmi les principales toxines incriminées, nous pouvons citer :

1. L’intoxication par la ciguatera ;
2. L’intoxication par la tétrodotoxine ; 
3. Mais aussi, l’intoxication scombroïde (par histamine) ;
4. Ou encore l’intoxication aux mollusques.

De manière générale, les symptômes de ces intoxications, peuvent comprendre : 

• Des nausées ;
• Des crampes abdominales ;
• De la diarrhée ;
• Des démangeaisons (prurit) ;
• De l’urticaire ;
• Des courbatures ; 
• Des maux de tête (voir, comment faire passer une migraine) ;
• Une inversion des sensations de froid et de chaud ;
• Des douleurs faciales ;
• Parfois, au cours des mois qui suivent, une sensation inhabituelle de nervosité ;
• En cas de grande quantité de toxine ingérée et selon le toxique : paralysie des muscles de la respiration, pouvant provoquer la mort en l’absence de prise en charge rapide ;
• Un engourdissement des membres et du visage (ou une congestion du visage) ;
• Une salivation accrue ;
• Des fourmillements autour de la bouche ;
• Faiblesse musculaire (parfois paralysie des bras et des jambes).

Les symptômes de l’intoxication alimentaire par les champignons

Les champignons comprennent de nombreuses espèces toxiques, pouvant provoquer des symptômes différents selon le type de champignon et sa toxine. 

De plus, la toxicité éventuelle d’un champignon peut aussi varier selon leur stade de croissance et la cuisson.

Malgré tout, tous les champignons vénéneux causent des douleurs abdominales et des vomissements. Les autres symptômes sont très variables et peuvent comprendre : 

• Des symptômes gastro-intestinaux précoces : généralement, des nausées et des vomissements après 1 à 6 heures ; parfois, une diarrhée sanglante. Des maux de tête et des courbatures peuvent également apparaître. Ces symptômes disparaissent souvent dans les 24 heures ;

• Des symptômes affectant la colonne vertébrale (rachis) et le cerveau : ils concernent l’absorption de champignons hallucinogènes, contenant une substance hallucinogène, la psilocybine. Ces symptômes comprennent : nausées, vomissements, euphorie, hallucinations, imagination fertile, un pouls accéléré, de la fièvre, une hypertension artérielle ;

• Les symptômes provoqués par la muscarine : augmentation de la salivation, larmoiement, rétrécissement des pupilles, sueurs, vertiges, crampes d’estomac, nausées, vomissements, contractions musculaires, parfois une confusion, des convulsions ou le coma ;

• Les autres symptômes tardifs : hypoglycémie, une insuffisance hépatique (à l’origine de la “jaunisse”, un jaunissement de la peau) , parfois une insuffisance rénale affectant la miction (diminution de la quantité d’urine), toxicité du cerveau n(convulsions), une dégradation musculaire ;

• Ou encore des troubles cérébraux et nerveux : engourdissement ou sensation de brûlure au niveau des mains, altération de la conscience, troubles de la vision, insuffisance respiratoire et décès. 

Intoxication par des arbustes et des plantes

L’intoxication alimentaire par des plantes ou des arbustes est assez rare sauf lorsque la plante est très toxique ou lorsque des quantités importantes sont ingérées (par exemple, lorsque les plantes ou les autres composants sont infusés dans du thé ou concentrés dans une pâte.

Parmi les plantes très dangereuses et potentiellement mortelles, nous pouvons citer : 

• Les graines de ricin : elles contiennent de la ricine, un poison très puissant. Lorsque la personne mâche la graine, le poison se propage. Les symptômes comprennent : diarrhée (souvent sanglante), vomissements, délires, convulsions, coma et mort ;
• Les graines de jéquirity (pois rouge) : elles contiennent de l’abrine, une toxine proche de la ricine, mais davantage puissante. Les graines peuvent être mortelles en cas de consommation ;
• La ciguë aquatique et vénéneuse : l’absorption de ciguë provoque une sécheresse buccale, pouls rapide, sueurs, tremblements, faiblesse musculaire, vomissements, diarrhée, délires, convulsions, coma ;
• Le laurier rose, la digitale ou le muguet : lorsqu’ils sont ingérés, ces plantes peuvent provoquer une diarrhée, des vomissements, des troubles cardiaques, une confusion et un taux élevé de potassium dans le sang.

Combien de temps dure l’intoxication alimentaire ?

Généralement, les symptômes de l’intoxication alimentaire durent de quelques heures à 2 ou 3 jours. 

Le diagnostic de l’intoxication alimentaire peut être privilégié à celui de l’indigestion (appelée communément « crise de foie« ) ou de la gastro-entérite lorsque plusieurs personnes présentent les mêmes symptômes (vomissements, nausées, diarrhée…), quelques heures après avoir consommé le même repas.

S’agissant des signes de la gastro-entérite, ils durent généralement plus longtemps, particulièrement en cas d’infection virale et ne sont pas liés à la consommation d’un aliment.

Il y a donc de fortes chances qu’ils s’agissent d’une gastro virale, lorsque les symptômes persistent plus d’une journée après l’absorption d’un aliment suspect. 

La fièvre est par ailleurs un symptôme plus fréquent dans les cas de gastro-entérite que dans les épisodes d’intoxication alimentaire. 

Quels sont les traitements de l’intoxication alimentaire ?

Le traitement de première intention comprend : 

• Une bonne réhydratation afin de favoriser la reconstitution des pertes d’eau et des sels minéraux. Il est donc conseillé de boire de grandes quantités d’eau. Lorsque ce n’est pas possible (intolérance aux liquides), les personnes peuvent se rendre au service des urgences afin d’entreprendre une réhydratation par voie intraveineuse ;
• Si possible, évacuer rapidement la toxine (responsable de l’intoxication) de l’estomac. Chez la plupart des patients, l’évacuation de la substance toxique se fait par vomissement ;
• Des traitements spécifiques lorsque la toxine est connue ou en cas d’infections ;
• Dans certains cas, des perfusions de mannitol afin de réduire la tension et l’œdème ;
• En cas de paralysie de la respiration, les personnes peuvent être placées sous respirateur artificiel (ventilateur) ;
• Des médicaments antihistaminiques lorsque l’intoxication est causée par l’histamine ;
• Plus rarement, un sédatif (comme le lorazépam) si les personnes sont très agitées.

Que faut-il manger après une intoxication alimentaire ?

De manière générale, après une intoxication alimentaire ou une indigestion, les médecins conseillent de favoriser une alimentation pauvre en graisses, en sucres et en sel (lire également que manger en cas de gastro ?).

Premièrement, Il est recommandé d’éviter les produits industriels transformés qui augmentent le risque d’intolérance, en faisant travailler la vésicule biliaire. 

Lors d’une intoxication alimentaire, beaucoup de symptômes gastriques (nausées, diarrhées, vomissements…) perturbent le microbiote ou la flore intestinale.

Donc, afin de restaurer la flore intestinale, certains aliments sont à éviter et d’autres à privilégier : 

• Éviter les aliments épicés, gras ou salés, et principalement les plats industriels transformés ;
• Ne pas manger de légumes crus : tomates, oignons, échalotes, etc. ; 
• Il est plutôt conseillé de manger des légumes cuits et pauvres en fibres :  haricots verts fins, carottes cuites, betterave cuite, asperge ;
• Éviter de consommer des sucres fermentés présents dans certains yaourts ou laitages. En revanche, il est possible de manger des “petits suisses” ou du fromage blanc contenant moins de lactose ;
• Ne pas consommer de fromage, ou alors des fromages à pâtes pressées cuites, comme de l’emmental ;
• Éviter l’alcool, le café et les boissons gazeuses. 

Les points essentiels : reconnaître les signes de l’intoxication

Nous pouvons résumer l’important en quelques points essentiels : 

• L’intoxication alimentaire se manifeste après la consommation d’un produit contaminé par une toxine, que ce soit dû à une mauvaise conservation de l’aliment ou à une toxine naturellement présente, comme dans certaines plantes ou champignons. La contamination par la toxine se fait donc par son ingestion ;
• La plupart des symptômes sont gastriques, comme des nausées, la diarrhée, les vomissements, et plus rarement, des convulsions, la paralysie ou le décès ;
• Le meilleur traitement consiste à boire beaucoup d’eau, se réhydrater, afin de remplacer les liquides de l’organisme et débarrasser la substance toxique de l’estomac (vomissement, lavage d’estomac, etc.). Malgré tout, certaines substances peuvent être mortelles.

En cas de symptômes gastriques ou alimentaires, n’hésitez pas à consulter un médecin généraliste lors d’une consultation en ligne : prise en charge en moins de 2 heures, sans RDV, avec l’assurance d’un diagnostic de qualité et la mise en place d’un traitement sur ordonnance si nécessaire.

Parfois, des symptômes chroniques peuvent dissimuler une maladie digestive. *

Des conseils d’hygiène de vie et une surveillance particulière à son alimentation permettent également d’entretenir une bonne flore intestinale. Prenez soin de votre santé !