Mon bébé a une bronchiolite : quand s’inquiéter ?
La bronchiolite est chez le bébé une infection virale très fréquente entraînant des symptômes respiratoires, tels qu’un écoulement nasal, un sifflement des bronches, une toux, des difficultés respiratoires et une fièvre (lire aussi, comment soigner une rhinopharyngite).
Cette infection virale aiguë touche essentiellement les nourrissons de moins de 24 mois. Généralement, la plupart des enfants sont traités à la maison (hydratation, et parfois oxygénation) et guérissent en quelques jours.
Une hospitalisation est malgré tout parfois nécessaire en cas de symptômes sévères.
Comment éviter alors à son bébé d’être touché par la bronchiolite ? Comment soulager les symptômes en cas d’infection?
On fait le point avec l’équipe médicale de Feeli.
Besoin d’un avis médical ?
- Bronchiolite chez le bébé : une maladie virale très contagieuse
- Quelles sont les causes de la bronchiolite chez le bébé ?
- Quels sont les symptômes de la bronchiolite chez les bébés ?
- Bronchiolite sévère du bébé : combien de temps d’hospitalisation ?
- Quand s’inquiéter et consulter rapidement ?
- Comment éviter la bronchiolite à son bébé ?
- Quel est le traitement de la bronchiolite chez le bébé ?
Bronchiolite chez le bébé : une maladie virale très contagieuse
La bronchiolite est une infection virale aiguë qui touche généralement les enfants de moins de 24 mois.
Il s’agit d’une maladie respiratoire fréquente (particulièrement chez les nourrissons de moins de 6 mois), puisque les médecins estiment qu’elle touche 11 enfants sur 100 au cours de la première année de vie.
Ce chiffre peut malgré tout être plus important lors d’une épidémie de bronchiolite.
La majeure partie des cas de bronchiolite apparaissent entre novembre et avril, avec un pic de fréquence au milieu de l’hiver (janvier/février).
La bronchiolite se caractérise par une inflammation des voies respiratoires et un rétrécissement des bronchioles.
Les bronchioles font partie des voies aériennes. Les voies aériennes comprennent la trachée et des grosses voies aériennes, les bronches.
Lorsqu’on regarde les voies aériennes à l’envers, elles peuvent ressembler à un arbre renversé, le tronc représentant la trachée et les bronches, les branches de l’arbre respiratoire.
Les bronches se ramifient elles-mêmes plusieurs fois en voies aériennes plus petites, jusqu’à former les bronchioles. La bronchiolite se caractérise donc par l’inflammation de ces bronchioles.
Les bronchioles ne mesurent qu’un demi millimètre de diamètre. Leur taille peut néanmoins varier, puisque leurs parois sont munies d’une fine couche de muscle lisse, leur permettant de se relâcher et se contracter.
Quelles sont les causes de la bronchiolite chez le bébé ?
Les principaux virus responsables de la bronchiolite sont :
- Les rhinovirus (virus du rhume ou de la rhinopharyngite) ;
- Le virus respiratoire syncytial (VRS) ;
- Les virus parainfluenza et d’autres virus.
En cas d’infection, ces virus peuvent entraîner une inflammation des voies aériennes, ce qui provoque également un rétrécissement des bronches et des bronchioles.
Ce rétrécissement est à l’origine des difficultés respiratoires, puisqu’il peut empêcher l’air d’entrer et sortir correctement des poumons.
De plus, en cas d’infection sévère chez les enfants, le taux d’oxygène dans le sang est anormalement bas et nécessite parfois une hospitalisation avec oxygénation.
Les nourrissons dont les mère fument, et particulièrement qui ont fumé pendant leur grossesse, sont également plus à risque de contracter des bronchiolites et de développer des formes sévères.
Dernièrement, l’infection semble moins fréquente chez les enfants allaités au sein.
En cas de contamination chez l’enfant, les adultes peuvent également être infectés, même si en général, l’infection entraîne chez eux un simple rhume.
Quels sont les symptômes de la bronchiolite chez les bébés ?
Au début, les symptômes de la bronchiolite chez le bébé ressemblent à ceux du rhume :
- Écoulement nasal (nez qui coule) ;
- Légère fièvre ;
- Éternuements ;
- Parfois, une toux.
Au bout de quelques jours, la toux peut s’aggraver, la respiration s’accélère et devient difficile. Généralement, l’enfant présente une respiration sifflante, ce que les médecins appellent le wheezing.
De même, la respiration du nourrisson peut s’accompagner de crépitements, une sorte de “râle” à l’intérieur des poumons, qui témoignent de la difficulté du passage de l’air dans les bronches.
Chez la plupart des enfants, les symptômes sont néanmoins légers, même en cas de respiration rapide ou de congestion nasale. Souvent, les symptômes de la bronchiolite n’affectent ni l’humeur, ni l’appétit du bébé.
En revanche, les enfants plus sévèrement touchés peuvent avoir d’autres symptômes :
- Une respiration rapide et peu profonde ;
- Un effort intense des muscles respiratoires est nécessaire pour respirer ;
- Un battement des ailes du nez. En médecine, il s’agit de l’élargissement des narines lors de la respiration ;
- Un état d’anxiété et une humeur grincheuse ;
- Une déshydratation en cas de vomissements (ou à cause de la difficulté à s’hydrater correctement).
La fièvre n’est pas systématique chez l’enfant, même s’il s’agit d’un symptôme fréquent. La bronchiolite s’accompagne également parfois d’une infection de l’oreille, comme une otite.
Les bébés nés prématurément ou âgés de moins de deux mois peuvent parfois présenter des symptômes d’apnée. Dans les cas les plus sévères, le manque d’oxygène entraîne une couleur bleue autour de la bouche.
Bronchiolite sévère du bébé : combien de temps d’hospitalisation ?
La bronchiolite dure en moyenne une dizaine de jours. Généralement, tous les enfants guérissent en 3 à 5 jours.
Toutefois, certains symptômes (comme la toux et le sifflement des bronches) peuvent persister pendant 2 à 4 semaines.
Une surveillance particulière doit être apportée au bébé pendant les deux premiers jours de la maladie, afin de remarquer une éventuelle détérioration des symptômes.
Après 2 jours, la respiration s’améliore généralement lentement.
Même si la maladie est généralement bénigne, les enfants très jeunes et les nourrissons de moins de deux mois sont plus à risque de développer des formes graves et peuvent nécessiter une hospitalisation.
Lorsque nécessaire, l’hospitalisation dure habituellement entre 2 et 5 jours, le temps que les symptômes disparaissent.
Cela étant, avec un traitement adapté, le risque de complications graves dues à la bronchiolite est assez faible, même chez les nourrissons hospitalisés.
Quand s’inquiéter et consulter rapidement ?
Il est conseillé de consulter rapidement un médecin généraliste si l’enfant présente des difficultés pour respirer et ou manger ou téter.
Un diagnostic médical est nécessaire, avec un examen à la recherche de signes de complications. Si nécessaire, le médecin pourra également prescrire des soins adaptés.
Parfois, des séances de kinésithérapie respiratoire sont prescrites afin de soulager les symptômes et éviter les récidives.
En revanche, certaines caractéristiques ou certains symptômes nécessitent une prise en charge médicale en urgence (appeler le 15), parmi lesquels :
- Le bébé est âgé de moins de 6 semaines ;
- Le bébé est né prématurément et âgé de moins de 3 mois ;
- Il présente une maladie cardiaque sous-jacente ou une autre maladie respiratoire ;
- Le nourrisson n’arrive pas à s’alimenter correctement. Il est considéré dangereux que l’enfant ne termine pas la moitié de ses biberons lors de 3 repas consécutifs ;
- L’enfant vomit systématiquement ;
- Le bébé n’arrive pas à s’endormir, pleure de manière inhabituelle ;
- Au contraire, le nourrisson dort en permanence.
Comment éviter la bronchiolite à son bébé ?
Plusieurs gestes peuvent contribuer à diminuer le risque de bronchiolite :
- Premièrement, se laver correctement les mains avec de l’eau et du savon pendant 30 secondes dans plusieurs situations :
- Avant et après avoir changé son bébé ;
- Avant de lui donner le sein ou à manger ;
- Désinfecter régulièrement les objets en contact avec le bébé. Par exemple, laver régulièrement le doudou ;
- Éviter les lieux publics et les espaces confinés (centres commerciaux, transports en commun, etc.) où l’enfant pourrait être en contact avec des personnes infectées ;
- Ne pas partager le biberon, la tétine du bébé ou des couverts non lavés ;
- Aérer la chambre du bébé au moins 10 minutes par jour ;
- Ne pas fumer en présence des bébés ou des enfants.
Si le parent est également malade, d’autres gestes peuvent être adopter, comme :
- Porter un masque lorsqu’on s’occupe du nourrisson ;
- Se couvrir la bouche avec la manche ou le coude en cas de toux ou d’éternuements ;
- Éviter d’embrasser le bébé sur les mains ou le visage.
Pour les enfants exposés à un risque élevé de complications graves, notamment les grands prématurés ou les enfants atteints d’une cardiopathie congénitale, la prévention peut comprendre l’administration de palivizumab.
Il s’agit d’un anticorps utile pour prévenir l’infection par le virus syncitial (VRS).
Quel est le traitement de la bronchiolite chez le bébé ?
Généralement, les enfants doivent rester à la maison durant la durée du traitement. Le traitement comprend habituellement l’hydratation par voie orale et des soins afin de soulager les symptômes.
Durant la maladie, l’enfant doit recevoir des repas fréquents, en petites quantités, sous la forme de liquides.
Certains signes doivent néanmoins conduire à une hospitalisation, comme :
- Une aggravation des difficultés respiratoires ;
- Un teint bleuâtre, notamment autour de la bouche (signe d’un manque d’oxygène) ;
- Une déshydratation ;
- Une fatigue intense.
Les enfants atteints d’une maladie pulmonaire, d’une cardiopathie congénitale ou d’un déficit immunitaire sont généralement hospitalisés plus tôt, en raison d’un risque plus élevé de développer une forme sévère de la bronchiolite.
Combien de temps dure l’hospitalisation ?
Le traitement de la bronchiolite à l’hôpital consiste à surveiller le niveau d’oxygénation grâce à un capteur positionné sur un doigt ou un orteil. La durée de l’hospitalisation est généralement de 2 à 5 jours.
En parallèle, de l’oxygène est administré à l’aide d’une sonde nasale, d’une tente à oxygène ou encore d’un masque facial. Plus rarement, un respirateur artificiel peut être nécessaire afin que l’air circule bien dans les poumons.
Un apport de liquides par voie intraveineuse est également nécessaire lorsque l’enfant ne peut pas boire normalement.
S’agissant des médicaments, des corticoïdes peuvent être utiles chez certains enfants, afin de réduire l’inflammation. D’autres médicaments inhalés peuvent être essayés dans le but de dilater les voies respiratoires, comme des bronchodilatateurs.
Bien que ces derniers médicaments soulagent le rétrécissement des voies respiratoires et le sifflement des poumons provoqués par l’asthme, leur utilisation n’est pas systématique, faute de preuve d’efficacité.
Dernièrement, de la ribavirine peut être utilisée uniquement chez les enfants dont l’infection est sévère et/ou présentent un déficit très grave du système immunitaire.
En cas d’infection bactérienne, des antibiotiques peuvent être prescrits. Dans le cas contraire, ils ne sont pas efficaces.
Pour davantage de conseils, n’oubliez pas que la consultation en ligne d’un pédiatre est possible.
Ne prenez aucun risque avec votre santé et celle de votre bébé. Dans le doute ou en cas de symptômes sévères, appelez le Samu (15) ou rendez-vous directement aux urgences d’un service hospitalier (CHU).
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