Yohimbine : usage, effet, avis et interdiction
Publié le 21 mai 2025 Mis à jour le par Tristan Chevrier
La yohimbine est un alcaloïde indolique principalement extrait de l’écorce de Pausinystalia johimbe. Elle est reconnue pour son utilisation traditionnelle comme stimulant puissant pour homme et aphrodisiaque, ce qui lui vaut parfois le surnom de « viagra naturel ».
Utilisée aujourd’hui sous forme de yohimbine HCL pure pour des protocoles sportifs (performance, perte de graisse) ou cliniques (dysfonction érectile, hypotension orthostatique), elle permet notamment d’augmenter la libération de noradrénaline et la lipolyse. On fait le point avec l’équipe médicale de Feeli.
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- Qu’est-ce que la Yohimbine ?
- Yohimbine vs yohimbe : quel format choisir pour la musculation et la perte de graisse ?
- Protocole 2 semaines : comment doser la yohimbe pour maximiser les effets ?
- Yohimbine danger : effets cardiovasculaires, neurologiques et cardiotoxiques
- La yohimbine est-elle interdite en France ?
- Yohimbine médicament : usages cliniques validés et perspectives futures
Qu’est-ce que la Yohimbine ?
La yohimbine est un alcaloïde indolique extrait principalement de l’arbre africain Pausinystalia johimbe. On peut également la retrouver dans l’Aspidosperma quebracho-blanco, une espèce d’arbre de la famille des Apocynaceae, originaire d’Amérique du Sud.
Dans tous les cas, la principale plante productrice reste Pausinystalia johimbe, un arbre sempervirent d’Afrique centrale et de l’Ouest. Son écorce est notamment connue pour être riche en alcaloïdes indoliques.
Enfin, le profil chimique de la yohimbine est complexe et variable, puisqu’on dénombre plus de trente autres composés du groupe des yohimbanes dans l’écorce de P. johimbe. Ses effets peuvent donc grandement varier selon les spécimens.
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Quels sont les effets de la Yohimbine HCL ?
La yohimbine HCL, sous forme de sel chlorhydrate, est parfois utilisée par les sportifs car elle augmente significativement la libération de noradrénaline. Les effets de la Yohimbine HCL se manifestent essentiellement par :
- Effets cardiovasculaires : augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle. Ce phénomène est dû à une activation accrue des récepteurs α₁‑adrénergiques sur les vaisseaux sanguins, comme le souligne cette étude publiée dans PubMed. La yohimbine HCL entraîne également une vasodilatation et la libération de monoxyde d’azote (NO), ce qui peut favoriser l’obtention et le maintien de l’érection.
- Effets centraux : éveil accru et possible anxiété par stimulation des récepteurs noradrénergiques dans diverses zones cérébrales.
- Application dans la recherche clinique : la yohimbine est parfois utilisée en médecine pour induire un état de stress aigu contrôlé, afin d’étudier les circuits de l’anxiété et de la peur.
En résumé, la yohimbine libère puissamment la noradrénaline, justifiant ses effets stimulants et lipolytiques (dissolution des graisses corporelles). Son usage expérimental est parfois utilisé comme substitut pharmacologique du stress.
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Application dans la dysfonction érectile
La yohimbine fut l’un des premiers traitements pharmacologiques non hormonaux des problèmes d’érection. En effet, la libération de noradrénaline conduit indirectement à celle du monoxyde d’azote (NO) dans les corps caverneux du pénis. Or, cette libération accrue de NO favorise la relaxation de muscles lisses du pénis, ce qui permet l’augmentation du flux sanguin nécessaire à l’érection.
Dans des études individuelles publiées dans PubMed, 14 % des patients traités par yohimbine ont retrouvé une érection complète et maintenue, et 20 % une amélioration partielle après 2 à 3 semaines de traitement. Un essai en double aveugle versus placebo a également permis de mettre en évidence un taux de réponse positive de 46 % sous yohimbine.
Néanmoins, l’efficacité de la yohimbine pour les troubles de l’érection semble davantage marquée chez les patients présentant une composante psychogène. Chez les formes organiques des troubles érectiles, l’effet est plus modeste mais cliniquement pertinent. De manière générale, la tolérance est bonne et les effets secondaires sont majoritairement transitoires (hypertension, palpitations, anxiété).
Enfin, des études ont montré que l’association de yohimbine (6 mg) et de L-arginine (6 g) en prise à la demande pouvaient améliorer la fonction érectile (score IIEF5) chez les hommes présentant une dysfonction érectile légère à modérée.
Mais de manière générale, le traitement de première intention reste celui des inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE5), comme le Viagra ou le Cialis. Les effets de la yohimbine sont en effet plus variables d’un individu à l’autre. Les IPDE5 ont par ailleurs démontré une plus grande efficacité.
En cas de besoin, consultez facilement un médecin sans RDV avec Feeli afin de choisir la meilleure option thérapeutique.
Yohimbine vs yohimbe : quel format choisir pour la musculation et la perte de graisse ?
Il existe deux formats de compléments alimentaires à base de yohimbine disponible pour la musculation et la perte de graisse, à savoir :
- Yohimbine HCL : disponible uniquement sur prescription médicale comme médicament (traitement de la dysfonction rectile, hypotension orthostatique).
- Extrait de yohimbe : il est « interdit à l’emploi dans les compléments alimentaires/denrées destinées à l’alimentation humaine en France depuis l’entrée 2019/650. »
La yohimbine HCL prise à dose aiguë avant l’exercice augmente la libération d’acides gras libres et favorise la dissolution des graisses (lipolyse). En plus de potentiellement favoriser la perte de graisse, cela améliore également la performance anaérobie. Aucun effet cardiovasculaire majeur n’est remarqué à doses modérées, et la yohimbine HCL est généralement bien tolérée.
En France, elle reste disponible uniquement sur ordonnance, sous forme de médicament (notamment YOCORAL 5 mg). De plus, son usage est devenu rarissime, les médecins préfèrent prescrire les IPDE5 (sildénafil, tadalafil), qui ont davantage de preuve de sécurité et d’efficacité.
L’extrait brut de yohimbe, quant à lui, est interdit dans les compléments alimentaires depuis 2019.
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Protocole 2 semaines : comment doser la yohimbe pour maximiser les effets ?
Pour un programme de 2 semaines visant à maximiser la perte de graisse et soutenir la performance, les études publiées sur PubMed indiquent que la yohimbine HCL se dose généralement entre 5 et 20 mg par jour. Elle est généralement fractionnée en 2 à 3 prises, par exemple à la dose de 0,2 mg/kg avant chaque séance d’entraînement.
Le fait de la prendre à jeun optimise également la lipolyse via l’augmentation des niveaux de noradrénaline. La réduction du quotient respiratoire (RQ) durant l’exercice contribue également à la lipolyse.
Les études cliniques et expérimentales confirment qu’à ces doses, l’efficacité de la yohimbine HCL est optimale, sans entraîner d’effets cardiovasculaires majeurs. Disponible uniquement sur ordonnance, il est impératif de surveiller la tolérance individuelle.
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Yohimbine danger : effets cardiovasculaires, neurologiques et cardiotoxiques
La yohimbine, à doses élevées ou mal contrôlées, peut entraîner un certains nombres d’effets secondaires :
- Cardiovasculaires
- Hypertension
- Tachycardie
- Neurologiques
- Tremblements
- Anxiété
- Cardiotoxiques (rare)
Plus rarement, la yohimbine peut entraîner une cardiotoxicité sur les myocytes cardiaques, ou cardiomyocytes, des cellules contractiles composant le muscle cardiaque. Ces risques sont bien documentés, soulignant l’importance d’un usage prudent. Un avis médical est indispensable, notamment pour surveiller les éventuels effets indésirables.
Le risque d’interaction médicamenteuse doit également être évalué par un professionnel de santé. Les risques sont généralement proportionnés aux doses, à la durée du traitement et à la présence de comorbidités. Pour d’autres informations ou la prescription d’un traitement adapté à votre besoin, la consultation en ligne avec Feeli est disponible en moins de 2 heures.
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La yohimbine est-elle interdite en France ?
Faisant l’objet d’une réglementation stricte de l’Union européenne depuis 2015, la yohimbine et les extraits de yohimbe sont aujourd’hui interdits à la vente libre depuis le Règlement (Union européenne) 2015/403. Ce produit est désormais disponible uniquement sur prescription médicale.
Cette réglementation repose notamment sur des évaluations de sécurité jugées insuffisantes pour l’usage alimentaire et cosmétique. Par ailleurs, certains médecins estiment que le risque d’effets indésirables cardiovasculaires et neurologiques ne justifient pas la balance bénéfice/risque.
Concernant la yohimbine HCL, disponible uniquement en tant que médicament sur ordonnance, principalement pour la dysfonction érectile et l’hypotension orthostatique. Son utilisation est néanmoins devenue rare depuis l’apparition des IPDE5, comme le sildénafil ou le tadalafil.
Yohimbine médicament : usages cliniques validés et perspectives futures
À ce jour, les études scientifiques explorent davantage le rôle de la yohimbine comme adjuvant en thérapies d’exposition pour l’anxiété.
D’autres indications émergentes telles que la dépression ou la toxicomanie sont également explorées.
Indications émergentes : anxiété et thérapie d’exposition
En psychothérapie d’exposition, une étude publiée sur PMC a montré qu’une dose unique de yohimbine (10–20 mg) administrée avant la séance pouvait potentialiser l’apprentissage de l’extinction de peur. Il s’agit d’un processus par lequel la personne désapprend progressivement une réaction de peur instaurée par le passé.
Cela se traduit par une réduction de la réactivité cardiovasculaire au stimulus traumatique chez des patients atteints de trouble de stress post-traumatique (TSPT). Elle pourrait en outre être un traitement prometteur pour les troubles anxieux résistants.
Autres pistes : dépression, toxicomanie, fibrose hépatique
Certaines études précliniques suggèrent un effet antidépresseur, via modulation des voies noradrénergiques et dopaminergiques. On note également une réduction des comportements de sevrage liés à la marihuana chez l’animal. Une étude in vitro récente (PMC) indique un potentiel antifibrotique de la yohimbine sur les cellules du foie (hépatocytes).
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Sources :
