Comment soigner une tendinite ?
La tendinite est une blessure des tendons pouvant affecter de nombreuses personnes, notamment les sportifs. Du fait de sa fréquence et parce qu’il s’agit d’un motif de consultation fréquent, nous allons nous demander aujourd’hui : comment soigner une tendinite ?
Les médecins préfèrent parlent de tendinopathies, pour faire référence à ces douleurs tendineuses, sans toujours en connaître la cause exacte (déchirure, inflammation locale, dégénérescence chronique…).
On fait le point sur les facteurs de risque de la tendinite, comment la soigner, la soulager, et quels sont les traitements médicamenteux et naturels possibles.
Douleur musculaire ?
- Comment soigner une tendinite : définition, structure et rôle du tendon
- Quels sont les symptômes de la tendinite ?
- Comment soigner une tendinite ?
- Comment soigner une tendinite : les points essentiels
Comment soigner une tendinite : définition, structure et rôle du tendon
Les tendons ont pour but de permettre aux articulations de bouger, en transmettant aux os les forces induites par les muscles. Mais ils ont également une fonction protectrice : ils limitent les lésions musculaires, en agissant comme un tampon.
Les tendinites sont particulièrement fréquentes en médecine du sport : elles touchent près de 40% des joueurs de tennis et 30% des coureurs à pied. Le plus souvent, ces lésions tendineuses prennent la forme de microtraumatismes. Ces microtraumatismes peuvent être causés par des lésions de surcharge, liées à des facteurs externes.
Il existe par ailleurs plusieurs termes pour définir ces atteintes tendineuses :
- Tendinite : le terme utilisé couramment ;
- Tendinose : terme réservé aux lésions dégénératives du corps du tendon ;
- Tendinopathie : terme préféré par les médecins par rapport à tendinite.
En effet, le terme de tendinite est souvent inapproprié : en dehors des atteintes aiguës, l’examen médical met rarement en lumière un caractère inflammatoire des lésions des tendons. Les médecins préfèrent donc parler de tendinopathie.
Il est par ailleurs nécessaire de connaître la physiologie du tendon et les facteurs de risque liés à l’apparition d’une tendinite, afin de permettre la meilleure prise en charge possible et le meilleur traitement.
Comment soigner une tendinite : structure du tendon
Afin de mieux comprendre le mécanisme de la tendinite, voyons de plus près comment est constitué un tendon. Un tendon est constitué d’eau à 70%. Ce n’est donc pas étonnant que les médecins recommandent de bien s’hydrater pour prévenir les crampes ou les douleurs musculaires.
Les tendons sont également constitués de différentes fibres de collagène et de différentes cellules :
Avec le vieillissement, les fibres de collagène ont tendance à diminuer de diamètre. De plus, on peut remarquer au niveau des tendons une accumulation de molécules de pontages, de sucres réduits se liant à des protéines, mais aussi des dépôts calcifiés et des lipides.
Le rôle de ces atteintes pathogéniques doit encore être précisé dans le cadre de l’apparition des tendinites. En effet, on observe également ces altérations dans des tendons ne présentant aucun symptôme de tendinite, ainsi que dans les cartilages ou d’autres tissus conjonctifs.
Les modifications des propriétés mécaniques des tendons peuvent néanmoins être expliquées par ces altérations ; l’activité physique serait par ailleurs un moyen de partiellement guérir ces atteintes.
Mécanisme et rôle du tendon
Le tendon est capable de supporter de lourdes charges ou des contraintes de longue durée, sans augmenter le risque de nécrose ou d’ischémie.
L’ischémie est caractérisée par une insuffisance ou un arrêt de la circulation sanguine dans un organe ou une partie du corps, privant les cellules de leur apport en oxygène. Cela peut entraîner une nécrose, la mort d’un tissu.
Cet apport nutritif des tendons se fait par l’intermédiaire des vaisseaux sanguins, provenant des muscles, mais aussi, dans une moindre mesure, des os. Malgré tout, ce réseau vasculaire est très sensible. Des zones de fragilité peuvent donc apparaître, lorsque cet apport nutritif est limité.
Ces zones tendineuses fragilisées doivent ensuite supporter des charges élevées en torsion, en élongation ou en friction. Ainsi, ces plusieurs éléments peuvent être incriminés dans l’apparition des tendinopathies :
- Un trouble vasculaire en lien avec la diminution de l’apport nutritif des vaisseaux sanguins ;
- L’âge ;
- Des lésions de surcharge, parfois en lien avec un manque d’activité physique, ou lors de gestes mal contrôlés.
Cependant, ces mécanismes ne sont pas encore complètement élucidés et leur rôle n’est pas clair dans la physiologie des tendinites. D’autres facteurs en lien avec le système nerveux sont évoqués parmi les causes possibles des tendinopathies.
Dernièrement, la tendinite est parfois associée à un échec de réparation des tissus lié à un stress mécanique.
Quelles sont les propriétés du tendon ?
L’élongation du tendon est inférieure à 4% ; il n’est donc pas extensible à souhait. Lors de l’élongation, le tendon garde son comportement élastique, avant de retrouver sa longueur d’origine à l’arrêt de la traction.
Des ruptures partielles du tendon peuvent apparaître en cas d’élongation supérieure à 4%. À partir de 7 à 8%, ces lésions deviennent malheureusement complètes. Indépendamment de la rupture des fibres de collagènes, une surcharge peut aussi causer des lésions plus profondes.
Malgré tout, le risque de surcharge est relativement faible : c’est davantage la répétition des surcharges qui peut entraîner une tendinite (comme les fractures de fatigue).
En cas d’immobilisation de longue durée, des modifications de la rigidité tendineuse apparaissent, avec pour effet une diminution de la résistance mécanique du tendon. Cette diminution de la résistance du tendon est évaluée à près de 40% en cas d’immobilisation de 4 semaines.
Les différentes lésions tendineuses
Les lésions tendineuses peuvent être classées en 3 catégories :
- Les vraies tendinites en lien avec des maladies rhumatismales inflammatoires : la polyarthrite rhumatoïde, les arthrites ou arthropathies ;
- Les ruptures des tendons : rupture du tendon d’achille par exemple ;
- Et les tendinopathies.
Les causes des tendinopathies peuvent être classées en 2 grands groupes :
- Les atteintes naturelles (sans facteurs externes) : l’âge, des troubles neurologiques, un déséquilibre musculaire (lésions des muscles ischio-jambiers, par exemple), des troubles de perfusion, une surcharge pondérale, etc.
- Les atteintes externes : répétition de charges importantes, geste technique incorrect, blessures lors d’un entraînement trop physique, le matériel, la surface de jeu, etc.
La prévention des tendinopathies externes implique donc une bonne connaissance de la pratique sportive pratiquée. Il est également primordial (que l’on soit amateur ou professionnel) d’être suivi médicalement et d’être en dialogue avec les différents acteurs du sport (préparateur physique, entraîneur).
S’agissant des ruptures des tendons, elles sont relativement rares. Généralement, elles sont causées par un choc direct ; les forces nécessaires pour rompre un tendon doivent par ailleurs être assez importantes.
Quels sont les symptômes de la tendinite ?
En plus de la douleur, les patients atteints d’une tendinite présentent parfois, une tuméfaction, voire un nodule. Un nodule est une petite formation anormale et arrondie, similaire à une petite boule palpable sous la peau.
Plusieurs classifications des symptômes de la tendinite existent, mais généralement, la suivante est adoptée par l’ensemble du corps médical :
- 1er stade : la douleur diminue rapidement après l’effort. L’évolution de la tendinite vers la guérison est assez rapide (moins de 2 semaines). La capacité physique est toutefois réduite ;
- 2ème stade : la douleur persiste après l’effort et dure depuis 2 à 6 semaines. La douleur est palpable lors de l’examen ;
- 3ème stade : la douleur perdure depuis plus de 6 semaines et persiste plusieurs jours après l’effort. Elle apparaît dès le début de l’activité physique et limite nettement la capacité fonctionnelle ;
- 4ème stade : les douleurs sont permanentes et empêchent toute pratique physique ou sportive.
À partir du troisième stade, les lésions tendineuses sont irréversibles et des traitements de longue durée sont nécessaires. Un bilan échographique peut être réalisé comme examen complémentaire, afin de confirmer le diagnostic.
L’échographie peut notamment permettre d’exclure le diagnostic d’une rupture partielle du tendon, en plus d’évaluer correctement l’étendue des lésions. Une IRM est également parfois recommandée.
Comment soigner une tendinite ?
Les tendinites peuvent toucher de nombreuses parties du corps (bras, épaules, coiffe des rotateurs (voir, mal de dos : que faire ?), coude, poignet, genou, pied) mais les traitements sont généralement adaptés aux symptômes. Différents traitements sont possibles.
Les médicaments antalgiques pour soulager la tendinite
La première étape du traitement vise à soulager la tendinite et les douleurs à l’aide de médicaments antalgiques (paracétamol, aspirine). Il est également conseillé de se reposer physiquement, en évitant ou en diminuant les activités responsables des douleurs.
S’agissant des tendinopathies, l’emploi d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) n’est pas justifié, puisqu’elles ne s’accompagnent pas d’une réaction inflammatoire.
En cas de douleurs, les antalgiques sont donc préférés. Ils permettent notamment d’effectuer des mouvements des articulations sans trop de douleurs, ce qui facilite le processus de cicatrisation et de guérison (l’immobilisation complète aggrave les symptômes).
La thérapie par le froid et les massages
Le froid peut également être bénéfique et avoir des effets antalgiques sur la tendinite. Il est donc possible d’appliquer de la glace directement sur la zone douloureuse, lors d’un massage.
D’ailleurs, il peut être intéressant de suivre des séances de kinésithérapie, afin d’effectuer un massage profond dans la zone douloureuse. Ce type de massage mobilise les ligaments, les tendons et les faisceaux musculaires ; il peut être effectué 2 à 3 fois par semaine.
La rééducation par ondes de choc, ultrasons, ondes pneumatiques
La rééducation par ultrasons, ondes de choc en cas de tendinite chroniques, ondes pneumatiques, notamment en cas d’atteinte du talon d’Achille. Ces méthodes n’ont pas toujours de preuves scientifiques (on ne connaît pas les mécanismes exacts de guérison) mais sont parfois intéressantes.
L’injection d’un corticoïde
Une injection d’un corticoïde est parfois réalisée en cas de tendinite de l’épaule très douloureuse. Attention toutefois : l’injection de corticoïde peut dissimuler le signal d’alarme douloureux et le patient risque de forcer sur son tendon déjà fragilisé lors de son activité physique. Cela peut avoir comme conséquence une rupture complète du tendon.
L’hydrokinésithérapie
Elle est très utile en prévention ou lors de la prise en charge du premier stade des symptômes, afin d’éviter que la tendinite ne s’aggrave. Elle permet également une mobilisation rapide et la poursuite de la pratique sportive sans risque de lésion liée à une surcharge.
L’aquajogging permet notamment le déconditionnement cardio-pulmonaire ; le sportif pourra ainsi retrouver ses capacités physiques plus rapidement.
Combien de temps d’arrêt pour une tendinite ?
En cas de tendinite, le temps d’arrêt recommandé et nécessaire est variable : il dépend de la gravité de la tendinite. Pour un sportif de haut niveau, une tendinite est très longue à guérir, puisqu’il sera obligé de s’arrêter complètement, pour ne pas aggraver des symptômes.
En moyenne, une tendinite dure généralement de quelques semaines à parfois plusieurs mois. Ces délais varient énormément selon la prise en charge médicale et le stade d’évolution de la tendinite. Une errance dans le diagnostic et le traitement aura de lourdes conséquences pour la santé du patient.
Il est donc primordial que le diagnostic soit faible, et qu’un traitement adapté soit proposé. Toutes les tendinites ne se ressemblent pas et les traitements peuvent différer, ou s’associer.
Comment soigner une tendinite : les points essentiels
La tendinite à proprement parler est à différencier de la tendinopathie, qui correspond à une dégénérescence des tendons. La tendinite, à l’inverse, tout comme la ténosynovite (inflammation de la gaine entourant le tendon) implique une inflammation ; les deux termes sont souvent confondues.
Le traitement de la tendinite repose principalement :
- Sur la mise en repos et un arrêt de travail si nécessaire ;
- Le traitement par la chaleur ou le froid ;
- Des exercices de rééducation (kinésithérapie) ;
- La prise d’antalgiques (aspirine, paracétamol) ; plus rarement d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;
- Ou encore par l’injection de corticoïdes selon les situations particulières et l’évaluation du médecin.
En cas de douleurs persistantes, demandez les conseils d’un médecin généraliste lors d’une consultation en ligne.
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